Définie par le professeur américain Stuart Berkeley comme « l’étude des méthodes permettant aux ordinateurs de se comporter intelligemment », l’intelligence artificielle est aujourd’hui considérée comme la 4ème révolution industrielle. Incluant des tâches telles que l’apprentissage, le raisonnement, la planification, la perception, la compréhension du langage et la robotique, elle n’est plus seulement un programme de recherche confiné aux laboratoires ou à une application précise. Dans un monde de plus en plus régi par le numérique, l’intelligence artificielle permet, à travers les algorithmes nouveaux, la multiplication des jeux de données et le décuplement de la puissance de calcul qu’elle induit, le développement d’applications touchant l’ensemble des domaines de la vie quotidienne (santé, transports, éducation, culture, agriculture, industrie, énergie, sécurité…).
Au regard de ses enjeux (économiques, technologiques, sociaux, éthiques, géopolitiques), l’intelligence artificielle fait partie des piliers du plan « France 2030 » et a fait l’objet, en 2018, du lancement d’une stratégie nationale spécifique visant à accélérer son développement (recherche, formations, applicatifs, mise sur le marché et diffusion intersectorielle, soutien et encadrement du déploiement). Celle-ci a pour vocation de positionner la France comme l’un des leaders mondiaux sur des segments clés de l’intelligence artificielle, notamment par le biais d’un investissement massif sur la formation (700 M€), d’un soutien appuyé à une offre Deep Tech sur l’IA embarquée (objets connectés), l’IA de confiance (sécurisée, durable, transparente) et l’IA frugale (sobre en données utilisées et en énergie consommée) et en facilitant au maximum l’interaction entre l’offre et la demande des entreprises, des administrations et des collectivités en solutions de pointe.
A l’instar de la question environnementale, l’IA est transversale et va connaître une application massive et diffuse sur l’ensemble des secteurs industriels durant la prochaine décennie (aéronautique, agriculture, logistique, santé, construction, énergie…) mais également dans les services publics, même si son appropriation par les collectivités reste timide à ce stade (voir ci-dessous « L’application de l’IA dans les collectivités : un démarrage timide »).
A court terme, la Seine-et-Marne présentera une couverture généralisée du territoire en très haut débit, ce qui dégage de nouvelles perspectives en matière de développement des usages numériques, à travers le déploiement de nouveaux services (e-administration, e-santé et télémédecine, médiation numérique, e-tourisme…) et de nouvelles applications liées à l’intelligence artificielle et à la maîtrise de la donnée dans un champ très large de secteurs :
- Mobilités (gestion du trafic et du stationnement, intermodalité, route 5G, assistance à la conduite et véhicules autonomes…)
- Agriculture (optimisation de la gestion des cultures – agritech, capteurs de données environnementales, systèmes prédictifs, engins agricoles autonomes…)
- Santé (diagnostic médical et médecine prédictive, Health Data Hub…)
- Industrie (impression 3D, robotique, logistique 4.0…)
- Education (outils pédagogiques et Edtech)
- Energie (pilotage énergétique des bâtiments – BIM, Smart Grid…).
A l’échelle de la Région Ile-de-France, l’intelligence artificielle est une filière d’excellence grâce à un vivier de chercheurs et de professionnels mais aussi à un écosystème riche et dynamique d’entreprises développant des applications d’IA. La Région a déjà consacré plus de 150 millions d’euros pour développer l’IA dans les PME, développer des partenariats avec d’autres régions mondiales du secteur de l’IA (Québec, la Bavière, etc.).