La Seine-et-Marne, territoire pionner sur la méthanisation

Couvrir 75% des besoins résidentiels en gaz d’ici 2030 avec un gaz 100% renouvelable produit localement : c’est l’objectif des signataires de la charte CapMétha77, qui traduit les ambitions de la Seine-et-Marne dans ce secteur-clé des énergies vertes.

La filière en chiffres

energiesvertes methaniseurs
41
méthaniseurs
1,2 millions de tonnes de gisement potentiellement méthanisable en Seine-et-Marne
energiesvertes famille
290 000
ménages
Sur 540 000 installés sur le territoire et qui seront alimentés en biogaz pour les usages quotidiens à horizon 2030
2023 carte methanisation biomasse

Une filière d’avenir, respectueuse de l’environnement…
Afin de soutenir le développement de la filière méthanisation en Seine-et-Marne, le Département a signé le 22 juin 2020 la charte CapMétha77 aux côtés de la Préfecture de Seine-et-Marne, la Chambre d’agriculture de région Île-de-France, la Région Île-de-France, l’ADEME Île-de-France (Agence de la transition écologique), l’Union des maires et des EPCI de Seine-et-Marne, le Syndicat départemental des énergies de Seine-et-Marne, GRDF et GRT Gaz.

Les signataires de cette charte ont pour ambition commune de développer la filière méthanisation sur le département. Leur objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l’air, augmenter la production locale d’énergie renouvelable pour les usages résidentiels et une mobilité décarbonée au bioGaz Naturel Véhicule, soutenir la valorisation des sous-produits agricoles et des déchets organiques dans une logique d’économie circulaire locale, et diversifier les activités économiques dont celles en lien avec l’activité agricole.

… et du cadre de vie des habitants
La production de biogaz 100% renouvelable est un atout pour la transition énergétique et écologique du territoire. La Seine-et-Marne est un des départements français les plus dynamiques en matière de méthanisation à l’injection et le premier pour l’Ile-de-France avec 12 unités de méthanisation à la ferme en service et une soixantaine de projets à différents stades d’avancement. Une nouvelle technologie de « compresseur intelligent » (dite du « rebours ») déployée par GRDF et GRT Gaz, et qui sera mise en service à Mareuil-lès-Meaux en 2020, permet de lever certaines contraintes du réseau et ainsi favoriser le déploiement des futurs projets.

La charte CapMétha77 engage les signataires sur l’objectif partagé de couvrir 75% des besoins résidentiels en gaz d’ici 2030 avec un gaz 100% renouvelable produit localement, soit une production de 2 500 GWh/an, ce qui s’inscrit dans le scénario de renforcement de l’efficacité énergétique et de développement d’une mobilité décarbonée de la région.

Cet engagement pour une politique volontariste de développement de la méthanisation concerne en particulier la méthanisation à la ferme, en raison des caractéristiques du territoire et des besoins plus importants d’accompagnement des exploitants agricoles. Il tient compte des attentes des habitants et des élus, pour une meilleure intégration et appropriation locale des projets.

Les objectifs portés par CapMétha77 s’inscrivent parfaitement dans ceux fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie 2019-2028 et la Stratégie nationale bas carbone. Signée pour une durée de 5 ans, soit jusqu’en 2025, cette charte pourra le cas échéant être renouvelée pour une durée supplémentaire de 5 ans, après évaluation au regard des indicateurs de son plan d’action.

Un engagement reconnu et récompensé
Le 23 novembre 2022, à l’occasion du Salon des maires et des collectivités locales qui se déroulait porte de Versailles, à Paris, le Département a reçu le Trophée « Territoire engagé Gaz vert » dans le cadre de l’appel à projet lancé par la société GRDF. Seul territoire francilien parmi les 7 lauréats, la Seine-et-Marne se voit ainsi récompensée de ses engagements et ses actions pour la production de gaz vert sur le territoire, contribuant ainsi à la transition énergétique.

Sites de production de biomethane 77 mars 2023

Focus : le développement du bio-GNV

Pour le développement du bioGNV, le Département a élaboré en partenariat avec le SDESM, GRDF et GRTgaz un schéma de développement des stations (bio)GNV et une stratégie pour la mutation des flottes captives publiques et privées. Plusieurs actions en découlent : la création du Club CapBioGNV77 pour le partage d’expériences et la diffusion d’informations, la recherche et la sécurisation de foncier pour les futures stations, la présentation du schéma à chaque EPCI de Seine-et-Marne pour associer leurs élus à sa mise en œuvre. Avec la mise en service récente de la station multi-énergies de Réau (janvier 2023), on compte aujourd’hui 12 stations publiques opérationnelles en Seine-et-Marne, ce qui en fait le premier département français en nombre de stations publiques ouvertes.

capbiognv77

La Seine-et-Marne, futur département Hydrogène

Considérée comme une des filières clés pour réussir l’objectif de neutralité carbone en 2050 et porteuse d’un fort potentiel d’emplois (4 000 emplois en 2022, 100 000 visés en 2030), elle est particulièrement soutenue par le Gouvernement dans le cadre de la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène, qui définit les priorités pour la décarbonation de l’industrie et des mobilités (9 milliards d’euros pour déployer une capacité de 6,5 GW d’électrolyseurs sur le territoire capable de produire 680 000 tonnes d’hydrogène bas carbone d’ici 2030).

L’hydrogène : une filière en plein développement

Un net soutien de l’Etat et de l’Union européenne

Au niveau national

  • considérée comme une des filières clés pour réussir l’objectif de neutralité carbone en 2050 et porteuse d’un fort potentiel d’emplois (4 000 emplois en 2022, 100 000 visés en 2030)
  • fortement soutenu par le Gouvernement dans le cadre de la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène (en cours de révision à fin 2023), qui définit les priorités pour la décarbonation de l’industrie et des mobilités (9 milliards d’euros engagés pour déployer une capacité de 6,5 GW d’hydrogène décarboné produit par électrolyse sur le territoire capable de produire 600 kT d’hydrogène bas carbone d’ici 2030).

Au niveau européen

  • plan de développement de l’hydrogène passant par des investissements importants (création d’une banque européenne de l’hydrogène, Fonds pour l’innovation de l’UE, PIIEC…)
  • mesures contenues dans le futur « Pacte vert industriel », qui prévoit notamment une simplification de l’encadrement des aides d’Etat (notamment pour les projets liés à l’hydrogène), et le lancement d’un appel d’offres pour soutenir la production d’hydrogène renouvelable via des contrats pour différence (prime fixe de 4,5 € par kg d’hydrogène renouvelable produit sur une période de dix ans).

Une forte mobilisation des industriels et des territoires

  • une multitude de projets d’écosystèmes hydrogène sur l’ensemble de la chaîne de valeur de la filière (production, distribution, réseaux de transport, stockage…) recensés en France et portés par des consortiums d’acteurs du secteur de l’énergie (Air Liquide, Engie, TotalEnergies, EDF…) et des transports (Alstom, Airbus, ADP, Renault…), en lien avec les acteurs institutionnels locaux
  • ces projets visent pour certains à répondre à des usages industriels (sidérurgie, chimie, verrerie) via la production en masse d’hydrogène par électrolyse, ou à des usages de mobilité notamment pour les flottes captives des collectivités (bus, BOM, véhicules utilitaires) et les flottes de chariots élévateurs.
  • une industrie des composants spécialisés de la chaîne de valeur hydrogène qui émerge avec des PME et ETI qui se diversifient sur ce marché pour répondre aux besoins en savoir-faire de robinetterie, chaudronnerie, tuyauterie, électronique ou composites liés à l’expertise hydrogène.

L’intérêt de l’hydrogène pour le Département

En tant que collectivité départementale, notre mission est de penser les mobilités et l’industrie de demain, en accompagnant la décarbonation de ces secteurs. C’est ce que nous avons commencé à faire avec la méthanisation, dont nous soutenons le développement depuis plusieurs années et qui permet aujourd’hui à la Seine-et-Marne d’être le premier département producteur de gaz vert d’Ile-de-France. Mais le biogaz ne pourra pas assumer seul cette transition, c’est pourquoi nous souhaitons accompagner le développement de l’hydrogène pour assurer un mix énergétique équilibré, décarboné et adapté à l’ensemble des besoins du territoire.

Et l’hydrogène a l’avantage de répondre à un double enjeu :

Un enjeu de réindustrialisation de nos territoires :

  • en 20 ans (de 1995 à 2015), la France a perdu la moitié de ses sites industriels et 30% de ses emplois industriels
  • la balance s’est légèrement inversé depuis (près de 300 usines créées en France depuis 2017) et une myriade d’initiatives vont dans le bon sens: au-delà des annonces du chef de l’Etat (sur les médicaments, sur l’avion vert, sur l’intelligence artificielle) et des plans d’investissement qui suivent, de nombreux acteurs se mobilisent pour faire des territoires les vrais acteurs de cette réindustrialisation
  • et l’hydrogène est un véritable levier de cette réindustrialisation: un projet lié à l’hydrogène a en effet cette particularité qu’il est capable de réunir, sur un seul et même site ou plus largement sur un territoire, toute la chaîne de valeur de la filière (production, distribution, stockage, conditionnement, transport) mais également toute une palette de métiers et de compétences. Et il permet de faire collaborer grands groupes industriels et start-ups innovantes, créant un lien naturel entre recherche, innovation et industrie.
  • c’est également une opportunité pour réhabiliter des friches industrielles qui peuvent accueillir des projets, permettant ainsi de revitaliser des territoires et créer de l’emploi.

Un enjeu de décarbonation de notre économie locale

C’est un objectif qui traverse désormais l’ensemble des grands secteurs stratégiques de notre pays (aéronautique, automobile, bâtiment, numérique, aménagement…), comme l’illustre les feuilles de route présentées en 2023 en vertu de l’article 301 de la loi climat et résilience, ou encore celles relatives aux 50 sites les plus émetteurs de carbone présentées en novembre 2023 au Gouvernement.

La Seine-et-Marne présente aujourd’hui tous les atouts qui sont autant d’opportunités pour le développement de l’hydrogène :

Identifié par l’association France Hydrogène comme l’une des futures zones denses de consommation d’hydrogène à l’horizon 2030, la Seine-et-Marne est susceptible de répondre aux besoins énergétiques du bassin de la Vallée de la Seine (estimés entre 90 000 et 120 000 tonnes d’hydrogène par l’AREC Ile-de-France) durant la prochaine décennie.

Atouts du territoire pour le développement de l’hydrogène :

  • infrastructures de transport importantes (axes autoroutiers, aéroport de Roissy, axes fluviaux)
  • diversité d’usages potentiels (mobilités et industrie)
  • présence d’acteurs de la chaîne de valeur (Lhyfe, PVI, EDF, Boréalis, Total, Messer…)
  • gisement de biomasse important (bois, chanvre, déchets agricoles)…

Le territoire est également stratégique pour le développement du futur réseau de distribution d’hydrogène porté par GRT Gaz, qui vise à convertir une partie du réseau gazier actuel pour transporter de l’hydrogène le long de la Vallée de la Seine.

Un certain nombre de collectivités et d’entreprises ont lancé ou prévoient de lancer dans les prochaines années des projets hydrogène sur le territoire, tant pour des usages de mobilités au sol (logistique aéroportuaire avec ADP, production et distribution d’hydrogène pour la mobilité lourde à Bussy-Saint-Georges…) que pour des usages industriels (chaleur industrielle avec Keraglass, sidérurgie avec la SAM de Montereau, production d’ammoniac avec Boréalis), et une multitude d’autres projets sont en réflexion.

Principaux enseignements de l’étude hydrogène menée par le Département (2023)

  • caractère stratégique du département pour le développement de l’hydrogène en IDF en raison de sa taille, sa position géographique, ses infrastructures énergétiques et de transports, et ses ressources foncières et EnR importantes
  • le développement de l’hydrogène dans la région francilienne est contraint par la forte densité limitant le développement des projets d’EnR et la production d’hydrogène alors que les usages (mobilités notamment) sont amenés à se développer fortement
  • la Seine-et-Marne est frontalière de la Région Grand Est identifiée également par France Hydrogène comme un bassin important de développement de l’hydrogène
  • un potentiel de consommation d’hydrogène pour la Seine-et-Marne estimé à près de 40 000 tonnes en 2030 (1,07 million de tonnes au niveau national selon France Hydrogène) principalement sur des usages industriels
  • deux territoires avec une dynamique forte qui pourraient à terme constituer des écosystèmes hydrogène complets :
    • le nord du Département autour de l’A4 (projet hydrogène de Bussy-Saint-Georges, projet HylandAir du groupe ADP)
    • le sud, entre l’A5 et l’A6, à proximité de Montereau-Fault-Yonne (projets de décarbonation de l’industrie)
  • un potentiel hydrogène encore sous-exploité, avec un niveau de maturité des projets hydrogène globalement faible, qu’il s’agisse de la production d’hydrogène ou de l’usage d’hydrogène dans la décarbonation des process industriels, et un maillage du territoire en stations de distribution d’hydrogène peu dense

les acteurs de la filière attendent des acteurs publics un appui dans la recherche d’usages, le développement et la recherche de compétences, la promotion de la filière, accélération des procédures (ex. instruction/études/délivrance des autorisations/permis de construire…) ou encore l’aide à l’identification de foncier adapté.

La filière en chiffres

En France

agroalimentaire salaries
Près de 450
acteurs en France
agroalimentaire salaries
4 000
emplois en 2022
100 000 emplois estimés horizon 2030
IA projets
46
projets d’écosystèmes territoriaux
Accompagnés par l’Etat en 2022 (Ademe)
agroalimentaire AOP
770 KT
d’hydrogène produit horizon 2030
Dont 78% décarbonés
agroalimentaire AOP
6,6 GW
électrolyseurs installés à horizon 2030
10 GW à horizon 2035

Usages estimés

chiffres filiere energies vertes

En Seine-et-Marne

agroalimentaire salaries
Près de 40 KT
de besoin en hydrogène horizon 2030
agroalimentaire salaries
Près de 100 KT
de besoins en hydrogène horizon 2050
Dont 36,4 KT : industrie
Dont 50 KT : mobilité
Dont 10 KT : chauffage résidentiel et tertiaire
IA projets
1 station
de distribution opérationnelle et 
4 projets
(2023)
Accompagnés par l’Etat en 2022 (Ademe)
agroalimentaire AOP
2
projets de stations de production stockage distribution d’hydrogène renouvelable

Les acteurs de la filière en Seine-et-Marne

logos acteurs filieres energies vertes associations

Associations et organisations professionnelles

logos acteurs filieres energies vertes institutionnels

Institutionnels

logos acteurs filieres energies vertes enseignement

Etablissements d’enseignement supérieur

logos acteurs filieres energies vertes entreprises

Entreprises

Focus

L’étude menée par le Département en 2023 a permis d’estime un besoin de consommation hydrogène vert pour l’industrie à hauteur de 32,1 kT d’ici 2030 et 36,4 kT d’ici 2050.

Carte consommateurs industriels H2

Lancé en 2023, ce projet est porté par la commune de Bussy-Saint-Georges, en collaboration avec le Département de Seine-et-Marne, la communauté d’agglomération Marne et Gondoire, l’EpaMarne et le SDESM.

Opéré par la société Lhyfe, ce projet vise à développer une station de production, stockage et distribution d’hydrogène vert sur la ZAC de la Rucherie (Bussy-Saint-Georges). Il comprendra une station de distribution multi-énergie (GNC/GNV, électricité, hydrogène) qui exclura la distribution de carburant traditionnel.

L’hydrogène sera proposé à un coût de 10€/kg à la pompe dès 2025. La station sera alimentée directement par un site de production d’hydrogène renouvelable d’une puissance de 5MW, avec une capacité de production nominale de 2 t/j d’hydrogène (soit 692 t d’hydrogène/an). Elle permettra de distribuer jusqu’à 500 kg/j d’hydrogène dès 2026, avec un système bi-pression (350 et 700 bar), et montera à 1 100 kg/j à partir de 2029.

Dans le cadre de son projet de bioraffinerie de Grandpuits, le groupe va investir 130 millions d’euros dans une activité de production de biocarburants (285 000 t/an) et d’hydrogène (20 000 t/an) à l’horizon 2025. Destinés au secteur aérien, les biocarburants bénéficieront aux 3 aéroports parisiens (CDG, Orly et le Bourget) avec une part plus forte pour le Bourget (aviation d’affaires). Le biocarburant est produit à partir de déchets (huiles de cuisson usagées et graisses animales) et d’huiles végétales. Ce projet se fera en partenariat avec SARIA, leader sur le marché européen de la collecte et de la valorisation de matières organiques en produits durable. SARIA approvisionnera Grandpuits en ester de graisses animale et fournira directement le site en huiles de cuisson usagées.

L’hydrogène sera produit par Air Liquide, qui va investir 130 M€ dans une unité de production d’hydrogène bas carbone, d’une capacité de 20 000 tonnes par an. L’unité d’hydrogène utilisera un procédé de vaporeformage de méthane (SMR) et sera alimentée en partie en biogaz généré par l’unité BIOJET de la plateforme. L’alimentation de l’unité d’hydrogène sera également complétée, au besoin, avec du gaz naturel.

Le projet doit permettre un abattement de 150 000 tonnes par an des émissions de CO2 du site de Grandpuits. 40 000 tonnes seront économisées via l’utilisation de biogaz pour produire l’hydrogène, et 110 000 tonnes seront évitées grâce à l’implantation du système Cryocap sur l’unité d’hydrogène. Cette solution technologique d’Air Liquide permet de capter par cryogénisation plus de 90% du CO2 émis lors de la production d’hydrogène par SMR, puis de le liquéfier. Le CO2 trouve ensuite des applications dans l’industrie (ex. santé, optique, chimie…), l’agriculture (engrais) ou l’agroalimentaire (gazéification des sodas, inertage de barquettes alimentaires…). Entre les biogaz utilisés et le captage de CO2, l’hydrogène produit à Grandpuits sera donc en partie renouvelable.

Depuis 2022, la mission « Seine-et-Marne 2040 » a mis en œuvre plusieurs actions permettant de mettre en lumière les enjeux et l’écosystème de cette filière et d’accompagner l’émergence de projets de production et de distribution d’hydrogène sur le territoire :

  • pilotage en 2023 d’une étude prospective relative au potentiel de développement de l’hydrogène d’ici 2030 et 2050, en lien avec le Syndicat des énergies de Seine-et-Marne (SDESM), qui a permis d’établir un état des lieux complet de la filière en Seine-et-Marne et d’identifier les segments les plus pertinents de l’hydrogène à accompagner compte tenu des scénarios anticipés de développement des autres énergies sur le territoire (électrique et biogaz)
  • adhésion fin 2022 à l’association France Hydrogène, qui rassemble plus de 500 acteurs représentatifs de la filière en France (industriels, collectivités territoriales, syndicats départementaux d’énergie, écoles et universités, pôles de compétitivité, centres de recherche…
  • participation depuis début 2023 à la construction du projet d’écosystème hydrogène de Bussy-Saint-Georges, visant à développer une station de production et de distribution d’hydrogène de 5 MW (2 000 kg/j) au bord de l’A4, porté par la commune de Bussy-Saint-Georges
  • participation (2022 et 2023) au salon annuel de l’hydrogène (Hyvolution) et à différents évènements organisés notamment par le club Hydrogène de la Région Ile-de-France.
  • accompagnement des porteurs de projets hydrogène à l’identification de biens et terrains disponibles sur l’ensemble du territoire départemental
  • veille active sur la dynamique de la filière en Ile-de-France
Des secteurs industriels en Ile de France

En novembre 2023, l’ADEME Ile-de-France a présenté les résultats de son étude visant à identifier les usages de l’hydrogène dans l’industrie francilienne avec une projection pour 2025 et pour 2030 complétée par une prospective au-delà de 2030.

Principaux enseignements de l’étude :

  • Certaines entreprises s’intéressent à l’hydrogène pour remplacer le gaz naturel, notamment celles de l’industrie verrière (four hybride électricité et hydrogène) et sidérurgique (substitution partielle du gaz utilisé pour le four de réchauffage par de l’hydrogène) ;
  • L’hydrogène n’apparaît cependant pas comme une priorité du fait de coûts de production jugés prohibitifs, avec des investissements importants à prévoir sur les process industriels (ex. modification des brûleurs et des équipements pour accueillir la production/stockage d’hydrogène)
  • Les entreprises craignent également qu’il soit trop tôt pour investir sur ce segment (manque de profils formés, maturité technologique, difficulté à s’approvisionner et réglementation contraignante) ;
  • Les entreprises considèrent par ailleurs que les incitations financières proposées par les pouvoirs publics ne sont pas suffisantes pour motiver ces investissements.
  • Les porteurs de projets (principalement des producteurs) pointent la difficulté à trouver des débouchés à l’hydrogène produit afin de le proposer au plus près du consommateur. Ce dernier, ne souhaitant pas prendre de risques, privilégie les commandes d’hydrogène aux producteurs déjà lancés. En parallèle, les producteurs attendent d’avoir un carnet de commandes pour produire afin de sécuriser leurs débouchés.
  • L’hydrogène entre aujourd’hui dans une phase transitoire, avec plusieurs porteurs de projets qui ont investi le sujet et lancé des investissements. Il semble toutefois que le marché n’atteindra pas sa maturité avant quelques années, et la phase de consolidation dépendra fortement de la concrétisation des premiers projets lancés par les têtes de pont de la filière (2025-2026). En effet, les premières productions ouvriront la porte aux usages.

En Seine-et-Marne, quelques industriels ont identifié l’hydrogène vert comme solution adaptée pour la décarbonation de leur activité (Keraglass, Société des aciéries de Montereau, LAT Nitrogen, Hynamics, TotalEnergies…) mais les principaux obstacles à ce stade sont les coûts, l’adaptation du process industriel et les contraintes d’approvisionnement.

Enjeux de la filière

Le développement de la filière va nécessiter des besoins en compétence déjà identifiés par France Hydrogène qui a dressé en 2022 un panorama des métiers (84 dont 17 en tension) déjà existants auxquels il est nécessaire d’ajouter une spécialisation plus ou moins importante, une adaptation des compétences et des métiers aux spécificités de l’hydrogène.

Le diagnostic « DEF’HY » réalisé par France Hydrogène en 2023 a par ailleurs permis d’identifier 216 formations référencées sur le territoire national.

Le Département, en lien avec la Région, peut contribuer au développement de l’offre de formations (initiale et continue) sur le territoire, via notamment le soutien à la création d’incubateurs H2 tels que prévus dans le cadre du partenariat de France Hydrogène avec l’Afpa. Ces incubateurs ont pour objectif d’élaborer des parcours de formation adaptés aux métiers ciblés, en répondant aux besoins en qualification et connaissances nécessaires à la tenue de l’emploi.

Les filières métiers prioritaires retenues pour l’hydrogène sont le secteur de la transformation des métaux et le celui de la maintenance industrielle. Dans une 2ème phase, le secteur du transport routier ainsi que celui du secteur de l’électricité industrielle seront intégrés aux formations.

On compte actuellement 14 incubateurs en France mais aucun en Ile-de-France. En Seine-et-Marne, on peut citer le projet de campus des métiers des énergies décarbonées à Montereau (Campus ÉDU Énergie Durable) qui vise à délivrer des formations sur le nucléaire et l’hydrogène. Ce campus serait adossé au lycée Malraux de Montereau, en partenariat avec EDF et d’autres établissements du territoire (lycée La Mare-Carrée de Moissy-Cramayel, lycée Gustave Eiffel de Varennes-sur-Seine, lycée La Fayette de Champagne-sur-Seine, université Paris Saclay). L’ouverture est prévue pour 2025.

On peut par ailleurs noter le projet HTase IdF (Hydrogène et Technologies Avancées des Systèmes Energétiques pour une Energie durable en Île-De-France) porté par l’Université Paris-Saclay, qui fait partie des lauréats de l’AMI Compétences et Métiers d’Avenir dévoilés le 7 juin 2023. Il a pour ambition de faire monter en compétence les étudiants et les salariés sur les domaines de l’hydrogène vert et des technologies énergétiques avancées afin de favoriser la transition énergétique. Il comprend la création de nouvelles formations, de diplômes de niveau master, la coloration de formations secondaires et supérieures, le soutien à la recherche et l’innovation et la sensibilisation des jeunes. Le projet rassemble au sein d’un consortium la Région Académique (académies de Créteil, Paris, Versailles), cinq universités (Université Paris-Saclay, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, Université Paris-Est Créteil, Institut Polytechnique de Paris, Sorbonne Université), la Région Île-de-France, Pôle Emploi, des industriels majeurs (EDF, Enedis, Cemex), des entreprises et filiales spécialisées dans le domaine de l’hydrogène (Elogen, Hynamics) et des fédérations professionnelles (UFE).

DEF'HY
Schéma métiers connaissances H2 France Hydrogène

Pour que la filière se développe, les stations de distribution et les usines de production ont besoin de surface au sol pour s’implanter. Les empreintes au sol estimées (selon une étude du Fuel Cells and Hydrogen JU) sont d’environ 900 m² pour une station de capacité de 1tH2/jour (soit pour environ une cinquantaine de bus de 12m) et 1 200 m² pour une capacité de 2 tH2/jour (soit pour environ une centaine de bus de 12m). Par ailleurs, la production d’hydrogène par électrolyse renouvelable nécessite des surfaces importantes (voir graphique ci-dessous). Ainsi, pour une usine de production de 1,6 ha, il faut compter 9,7 ha de foncier éolien et 55 ha de panneaux photovoltaïques.

L’identification et l’acquisition de foncier devient dès lors un sujet stratégique pour les porteurs de projets qui souhaitent trouver les meilleurs emplacements possibles, au plus près des usages et des infrastructures. Les enjeux vont se porter prioritairement aux endroits les plus pertinents comme les zones industrialo-portuaires, et de manière générale là où sont agrégés les usages potentiels de l’hydrogène et les gisements en ressources tels que la chaleur et le dioxyde de carbone fatals (pour la production de molécules de synthèse). Le maillage optimal du territoire en stations de recharge hydrogène en termes de taux de service et de taux d’utilisation (entre autres) est à adapter au mieux en fonction des terrains disponibles compatibles avec l’installation de stations hydrogène (surface, distances de sécurité, accessibilité, foncier privé ou public…).

Figure corrélation foncier électrolyseur étude AREC

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Evènements
Hyvolution

Salon Hyvolution

30 janvier – 1 février 2024
Paris – Porte de Versailles

  • 400 exposants
  • 8 000 professionnels
  • 13 groupes du CAC40
Journees hydrogene dans les territoires bandeau site

Journées Hydrogène dans les Territoires

Pas d’information 2024

  • 60 exposants
  • Changement de lieu chaque année
expobiogaz

Expo Biogaz
(salon du gaz renouvelable)

Pas de date pour 2024

  • + de 150 exposants
  • 20% d’exposants internationaux
  • 15 partenaires institutionnels
Partenariats
Logo France Hydroge╠Cne RVB

France Hydrogène : association regroupant 450 membres, elle fédère les acteurs de la filière française de l’hydrogène structurés sur l’ensemble de la chaîne de valeur (grands groupes, PME-PMI, start-ups, pôles de compétitivité, collectivités). France Hydrogène travaille à la structuration de la filière française, partage et promeut  les enjeux, fait connaître la technologie, travaille sur l’évolution du cadre réglementaire et facilite la concertation.

logo club hydrodef

Club Hydrogène Ile-de-France : mis en place par la Région, en partenariat avec la DRIEAT, l’ADEME, France Hydrogène et l’AREC IDF, ce club a pour objectifs de mettre en lien les acteurs économiques, institutionnels et les collectivités pour accélérer le déploiement de projets hydrogène sur le territoire en fédérant les initiatives. Le Club est une des actions issues d’une délibération du 21 novembre 2019 « Stratégie régionale énergie climat Ile-de-France Territoire hydrogène ». Le Club est lancé depuis le 6 juillet 2020.

Dispositifs de financement nationaux ou régionaux

France 2030 :

PIEEC (Projet important d’intérêt européen commun)
1,5 milliard d’euros déployés pour financer les 15 projets industriels français retenus pour les Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) sur l’hydrogène, dispositif autorisant les États membres de l’UE à subventionner massivement des projets d’industrialisation dans des secteurs stratégiques.

Appel à propositions sur l’hydrogène propre de la Commission européenne : 26 domaines de recherche, déclinés en autant d’appels spécifiques, ouverts du 31 janvier au 18 avril 2023. Ils seront financés dans le cadre du programme de recherche Horizon Europe, plus spécifiquement dans le cadre du partenariat public privé mis en place sur l’hydrogène propre visant à développer la filière hydrogène renouvelable et bas carbone (« EC CleanH2 »).

Innov’up Leader PIA 4 – Région, Etat, BPIFrance : projets proposés doivent s’inscrire dans les priorités de la stratégie régionale Impact 2028 pour la croissance, l’emploi et l’innovation en Île-de-France et cibler particulièrement les filières stratégiques (aéronautique, tourisme, énergies d’avenir, industrie du futur, numérique, santé, ville durable, agriculture ; montant du soutien public entre 75.000€ et 500.000€ (2/3 subventions, 1/3 avances récupérables ; versée en deux fois, à la notification et à la clôture du projet) ; année 2023.