Couvrir 75% des besoins résidentiels en gaz d’ici 2030 avec un gaz 100% renouvelable produit localement : c’est l’objectif des signataires de la charte CapMétha77, qui traduit les ambitions de la Seine-et-Marne dans ce secteur-clé des énergies vertes.
La méthanisation
La filière en chiffres

1,2 millions de tonnes de gisement potentiellement méthanisable en Seine-et-Marne

Sur 540 000 installés sur le territoire et qui seront alimentés en biogaz pour les usages quotidiens à horizon 2030
Une filière d’avenir, respectueuse de l’environnement…
Afin de soutenir le développement de la filière méthanisation en Seine-et-Marne, le Département a signé le 22 juin 2020 la charte CapMétha77 aux côtés de la Préfecture de Seine-et-Marne, la Chambre d’agriculture de région Île-de-France, la Région Île-de-France, l’ADEME Île-de-France (Agence de la transition écologique), l’Union des maires et des EPCI de Seine-et-Marne, le Syndicat départemental des énergies de Seine-et-Marne, GRDF et GRT Gaz.
Les signataires de cette charte ont pour ambition commune de développer la filière méthanisation sur le département. Leur objectif : réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de l’air, augmenter la production locale d’énergie renouvelable pour les usages résidentiels et une mobilité décarbonée au bioGaz Naturel Véhicule, soutenir la valorisation des sous-produits agricoles et des déchets organiques dans une logique d’économie circulaire locale, et diversifier les activités économiques dont celles en lien avec l’activité agricole.
… et du cadre de vie des habitants
La production de biogaz 100% renouvelable est un atout pour la transition énergétique et écologique du territoire. La Seine-et-Marne est un des départements français les plus dynamiques en matière de méthanisation à l’injection et le premier pour l’Ile-de-France avec 12 unités de méthanisation à la ferme en service et une soixantaine de projets à différents stades d’avancement. Une nouvelle technologie de « compresseur intelligent » (dite du « rebours ») déployée par GRDF et GRT Gaz, et qui sera mise en service à Mareuil-lès-Meaux en 2020, permet de lever certaines contraintes du réseau et ainsi favoriser le déploiement des futurs projets.
La charte CapMétha77 engage les signataires sur l’objectif partagé de couvrir 75% des besoins résidentiels en gaz d’ici 2030 avec un gaz 100% renouvelable produit localement, soit une production de 2 500 GWh/an, ce qui s’inscrit dans le scénario de renforcement de l’efficacité énergétique et de développement d’une mobilité décarbonée de la région.
Cet engagement pour une politique volontariste de développement de la méthanisation concerne en particulier la méthanisation à la ferme, en raison des caractéristiques du territoire et des besoins plus importants d’accompagnement des exploitants agricoles. Il tient compte des attentes des habitants et des élus, pour une meilleure intégration et appropriation locale des projets.
Les objectifs portés par CapMétha77 s’inscrivent parfaitement dans ceux fixés par la Programmation pluriannuelle de l’énergie 2019-2028 et la Stratégie nationale bas carbone. Signée pour une durée de 5 ans, soit jusqu’en 2025, cette charte pourra le cas échéant être renouvelée pour une durée supplémentaire de 5 ans, après évaluation au regard des indicateurs de son plan d’action.
Un engagement reconnu et récompensé
Le 23 novembre 2022, à l’occasion du Salon des maires et des collectivités locales qui se déroulait porte de Versailles, à Paris, le Département a reçu le Trophée « Territoire engagé Gaz vert » dans le cadre de l’appel à projet lancé par la société GRDF. Seul territoire francilien parmi les 7 lauréats, la Seine-et-Marne se voit ainsi récompensée de ses engagements et ses actions pour la production de gaz vert sur le territoire, contribuant ainsi à la transition énergétique.
Focus : le développement du bio-GNV
Pour le développement du bioGNV, le Département a élaboré en partenariat avec le SDESM, GRDF et GRTgaz un schéma de développement des stations (bio)GNV et une stratégie pour la mutation des flottes captives publiques et privées. Plusieurs actions en découlent : la création du Club CapBioGNV77 pour le partage d’expériences et la diffusion d’informations, la recherche et la sécurisation de foncier pour les futures stations, la présentation du schéma à chaque EPCI de Seine-et-Marne pour associer leurs élus à sa mise en œuvre. Avec la mise en service récente de la station multi-énergies de Réau (janvier 2023), on compte aujourd’hui 12 stations publiques opérationnelles en Seine-et-Marne, ce qui en fait le premier département français en nombre de stations publiques ouvertes.

La Seine-et-Marne, futur département Hydrogène
Considérée comme une des filières clés pour réussir l’objectif de neutralité carbone en 2050 et porteuse d’un fort potentiel d’emplois (4 000 emplois en 2022, 100 000 visés en 2030), elle est particulièrement soutenue par le Gouvernement dans le cadre de la Stratégie nationale pour le développement de l’hydrogène, qui définit les priorités pour la décarbonation de l’industrie et des mobilités (9 milliards d’euros pour déployer une capacité de 6,5 GW d’électrolyseurs sur le territoire capable de produire 680 000 tonnes d’hydrogène bas carbone d’ici 2030).
Un potentiel de développement avéré
La Seine-et-Marne a été identifiée par l’Association France Hydrogène comme l’une des futures zones denses de consommation d’hydrogène (notamment pour les usages industriels) à l’horizon 2030, susceptible de répondre aux besoins énergétiques du bassin de la Vallée de la Seine (entre 90 000 et 120 000 tonnes d’hydrogène selon l’AREC Ile-de-France).
Le territoire présente en effet de nombreux atouts qui sont autant d’opportunités pour le développement de l’hydrogène : des infrastructures de transport structurantes (axes autoroutiers, aéroport de Roissy CDG, axes fluviaux), une diversité d’usages potentiels (mobilités et industrie), la présence d’acteurs importants sur l’ensemble de la chaîne de valeur, un gisement de biomasse unique en Ile-de-France (bois, chanvre, déchets agricoles).
Le département est également stratégique pour le développement du futur réseau de distribution d’hydrogène porté par GRT Gaz, qui vise à convertir une partie du réseau gazier actuel pour transporter de l’hydrogène le long de la Vallée de la Seine.
L’étude menée par le Conseil départemental en 2023 (créer un lien vers le document de présentation) a permis ainsi d’établir le potentiel de consommation d’hydrogène à près de 40 kT d’ici 2030 et à près de 100 kT d’ici 2050.

La filière en chiffres
En France


100 000 emplois estimés horizon 2030


Dont 78% décarbonés

10 GW à horizon 2035
Usages estimés

En Seine-et-Marne


Dont 36,4 KT : industrie
Dont 50 KT : mobilité
Dont 10 KT : chauffage résidentiel et tertiaire

(2023)
Accompagnés par l’Etat en 2022 (Ademe)

Les acteurs de la filière en Seine-et-Marne

Associations et organisations professionnelles

Institutionnels

Etablissements d’enseignement supérieur

Entreprises
Focus
L’étude menée par le Département en 2023 a permis d’estime un besoin de consommation hydrogène vert pour l’industrie à hauteur de 32,1 kT d’ici 2030 et 36,4 kT d’ici 2050.

Lancé en 2023, ce projet est porté par la commune de Bussy-Saint-Georges, en collaboration avec le Département de Seine-et-Marne, la communauté d’agglomération Marne et Gondoire, l’EpaMarne et le SDESM.
Opéré par la société Lhyfe, ce projet vise à développer une station de production, stockage et distribution d’hydrogène vert sur la ZAC de la Rucherie (Bussy-Saint-Georges). Il comprendra une station de distribution multi-énergie (GNC/GNV, électricité, hydrogène) qui exclura la distribution de carburant traditionnel.
L’hydrogène sera proposé à un coût de 10€/kg à la pompe dès 2025. La station sera alimentée directement par un site de production d’hydrogène renouvelable d’une puissance de 5MW, avec une capacité de production nominale de 2 t/j d’hydrogène (soit 692 t d’hydrogène/an). Elle permettra de distribuer jusqu’à 500 kg/j d’hydrogène dès 2026, avec un système bi-pression (350 et 700 bar), et montera à 1 100 kg/j à partir de 2029.
Dans le cadre de son projet de bioraffinerie de Grandpuits, le groupe va investir 130 millions d’euros dans une unité de production d’hydrogène bleu, d’une capacité de 20 000 tonnes par an. Elle utilisera un procédé de vaporeformage à la vapeur (SMR) et sera alimentée en partie en biogaz généré par la bioraffinerie, complété de gaz naturel. 40 000 tonnes seront économisées via l’utilisation de biogaz pour produire l’hydrogène, et 110 000 tonnes seront évitées grâce à l’implantation de la technologie Cryocap d’Air liquide, sur l’unité d’hydrogène. Elle permet de capter par cryogénisation plus de 90% du CO2 émis lors de la production d’hydrogène par SMR, puis de le liquéfier. Un contrat à long terme a été signé entre les deux industriels. L’unité doit être mise en service en 2025.
Le Conseil départemental a un rôle d’éclaireur auprès des acteurs du territoire mobilisés ou susceptibles de se lancer sur des projets hydrogène, publics ou privés. En tant que membre de France Hydrogène, le Département dispose d’informations de première main sur le développement de la filière, de ses acteurs et des différentes offres sur l’ensemble de la chaîne de valeur.
Il peut également accompagner, en lien avec les intercommunalités, les entreprises de la filière qui recherchent des sites d’implantation, assurer la promotion de la filière aux côtés de la Région ou encore contribuer au développement d’un écosystème de formation.
Le Département a porté au premier semestre 2023 une étude visant à identifier les besoins énergétiques, actuels et futurs (2025, 2030, 2050) de la Seine-et-Marne et du potentiel de consommation d’hydrogène, en fonction des différents usages et applications possibles de la molécule. Cette étude, soutenue par l’Ademe, a été menée en collaboration avec le SDESM, qui porte lui-même une étude pour identifier les projets hydrogène et méthane renouvelable ou bas carbone actuellement menés par différentes collectivités seine-et-marnaises.
Le Département est par ailleurs partie prenante d’un projet de station de production et de distribution d’hydrogène de 5 MW (2 000 kg/j) au bord de l’A4, porté par la commune de Bussy-Saint-Georges.
Enjeux de la filière
Le développement de la filière va nécessiter des besoins en compétence déjà identifiés par France Hydrogène qui a dressé un panorama des métiers (84 dont 17 en tension) déjà existants auxquels il est nécessaire d’ajouter une spécialisation plus ou moins importante, une adaptation des compétences et des métiers aux spécificités de l’hydrogène.
Le Département, en lien avec la Région, peut contribuer au développement de l’offre de formations (initiale et continue) sur le territoire, via notamment le soutien à la création d’incubateurs H2 tels que prévus dans le cadre du partenariat de France Hydrogène avec l’Afpa. Ces incubateurs ont pour objectif d’élaborer des parcours de formation adaptés aux métiers ciblés, en répondant aux besoins en qualification et connaissances nécessaires à la tenue de l’emploi.
Les filières métiers prioritaires retenues pour l’hydrogène sont le secteur de la transformation des métaux et le celui de la maintenance industrielle. Dans une 2ème phase, le secteur du transport routier ainsi que celui du secteur de l’électricité industrielle seront intégrés aux formations.
On compte actuellement 14 incubateurs en France mais aucun en Ile-de-France. En Seine-et-Marne, on peut citer le projet de campus des métiers des énergies décarbonées à Montereau (Campus ÉDU Énergie Durable) qui vise à délivrer des formations sur le nucléaire, l’hydrogène et l’intelligence artificielle. Ce campus serait adossé au lycée Malraux de Montereau, en partenariat avec EDF et d’autres établissements du territoire (lycée La Mare-Carrée de Moissy-Cramayel, lycée Gustave Eiffel de Varennes-sur-Seine, lycée La Fayette de Champagne-sur-Seine, université Paris Saclay). L’ouverture est prévue pour 2025.
Pour que la filière se développe, les stations de distribution et les usines de production ont besoin de surface au sol pour s’implanter. Les empreintes au sol estimées (selon une étude du Fuel Cells and Hydrogen JU) sont d’environ 900 m² pour une station de capacité de 1tH2/jour (soit pour environ une cinquantaine de bus de 12m) et 1 200 m² pour une capacité de 2 tH2/jour (soit pour environ une centaine de bus de 12m). Par ailleurs, la production d’hydrogène par électrolyse renouvelable nécessite des surfaces importantes (voir graphique ci-dessous). Ainsi, pour une usine de production de 1,6 ha, il faut compter 9,7 ha de foncier éolien et 55 ha de panneaux photovoltaïques.
L’identification et l’acquisition de foncier devient dès lors un sujet stratégique pour les porteurs de projets qui souhaitent trouver les meilleurs emplacements possibles, au plus près des usages et des infrastructures. Les enjeux vont se porter prioritairement aux endroits les plus pertinents comme les zones industrialo-portuaires, et de manière générale là où sont agrégés les usages potentiels de l’hydrogène et les gisements en ressources tels que la chaleur et le dioxyde de carbone fatals (pour la production de molécules de synthèse). Le maillage optimal du territoire en stations de recharge hydrogène en termes de taux de service et de taux d’utilisation (entre autres) est à adapter au mieux en fonction des terrains disponibles compatibles avec l’installation de stations hydrogène (surface, distances de sécurité, accessibilité, foncier privé ou public…).

Salon Hyvolution
30 janvier – 1 février 2024
Paris – Porte de Versailles
- 400 exposants
- 8 000 professionnels
- 13 groupes du CAC40

Journées Hydrogène dans les Territoires
Pas d’information 2024
- 60 exposants
- Changement de lieu chaque année

Expo Biogaz
(salon du gaz renouvelable)
Pas de date pour 2024
- + de 150 exposants
- 20% d’exposants internationaux
- 15 partenaires institutionnels

France Hydrogène : association regroupant 450 membres, elle fédère les acteurs de la filière française de l’hydrogène structurés sur l’ensemble de la chaîne de valeur (grands groupes, PME-PMI, start-ups, pôles de compétitivité, collectivités). France Hydrogène travaille à la structuration de la filière française, partage et promeut les enjeux, fait connaître la technologie, travaille sur l’évolution du cadre réglementaire et facilite la concertation.

Club Hydrogène Ile-de-France : mis en place par la Région, en partenariat avec la DRIEAT, l’ADEME, France Hydrogène et l’AREC IDF, ce club a pour objectifs de mettre en lien les acteurs économiques, institutionnels et les collectivités pour accélérer le déploiement de projets hydrogène sur le territoire en fédérant les initiatives. Le Club est une des actions issues d’une délibération du 21 novembre 2019 « Stratégie régionale énergie climat Ile-de-France Territoire hydrogène ». Le Club est lancé depuis le 6 juillet 2020.
France 2030 :
- AAP DEMIBaC (Développement de briques technologiques et démonstrateurs – réalisations de premières industrielles associant l’offre et la demande) – soutenir l’innovation en promouvant le développement de briques technologiques, les actions de DEMonstration et l’appropriation par les Industriels de solutions de production Bas Carbone ; deux relèves en 2022 : 14 avril et 17 octobre (clôture finale : 16 octobre 2023)
- AAP Écosystèmes territoriaux hydrogène : ouvert jusqu’au 29 septembre 2023, cet AAP piloté par l’ADEME vise à soutenir le déploiement d’infrastructures de production, de distribution et d’usages d’hydrogène renouvelables ou bas carbone
- AAP Décarbonation de l’industrie (DECARB IND) : ouvert jusqu’au 12 décembre 2023, cet AAP piloté par l’ADEME vise à décarboner de manière profonde des sites industriels via l’efficacité énergétique, l’électrification des procédés, l’usage de l’hydrogène renouvelable ou électrolytique bas-carbone, et/ou encore l’usage de dérivés d’hydrogène renouvelable.
PIEEC (Projet important d’intérêt européen commun)
1,5 milliard d’euros déployés pour financer les 15 projets industriels français retenus pour les Projets Importants d’Intérêt Européen Commun (PIIEC) sur l’hydrogène, dispositif autorisant les États membres de l’UE à subventionner massivement des projets d’industrialisation dans des secteurs stratégiques.
Appel à propositions sur l’hydrogène propre de la Commission européenne : 26 domaines de recherche, déclinés en autant d’appels spécifiques, ouverts du 31 janvier au 18 avril 2023. Ils seront financés dans le cadre du programme de recherche Horizon Europe, plus spécifiquement dans le cadre du partenariat public privé mis en place sur l’hydrogène propre visant à développer la filière hydrogène renouvelable et bas carbone (« EC CleanH2 »).
Innov’up Leader PIA 4 – Région, Etat, BPIFrance : projets proposés doivent s’inscrire dans les priorités de la stratégie régionale Impact 2028 pour la croissance, l’emploi et l’innovation en Île-de-France et cibler particulièrement les filières stratégiques (aéronautique, tourisme, énergies d’avenir, industrie du futur, numérique, santé, ville durable, agriculture ; montant du soutien public entre 75.000€ et 500.000€ (2/3 subventions, 1/3 avances récupérables ; versée en deux fois, à la notification et à la clôture du projet) ; année 2023.